Appel à communications : Enrichir les collections : l’Occupation à l’œuvre à la Bibliothèque nationale (1939-1946)

Bibliotheques Paris

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Journée d’étude de clôture du projet de recherche ARC-BN2GM (La Bibliothèque nationale sous l’Occupation, des sources pour l’histoire du livre et des collections entre 1940 et 1946).

La Bibliothèque nationale de France organise une journée d’étude consacrée aux collections entrées entre 1940 et 1946.
Cette journée vise à construire un dialogue entre les travaux et recherches entrepris par la Bibliothèque nationale de France sur son histoire et ses collections durant cette période et des expériences ou des projets scientifiques menées sur d’autres bibliothèques (en France ou à l’étranger).

Dans le cadre de son plan quadriennal de recherche 2020-2023, la Bibliothèque nationale de France a entrepris un programme de recherche intitulé “La Bibliothèque nationale sous l’Occupation : des sources pour l’histoire du livre et des collections entre 1940 et 1946” (acronyme : ARC-BN2GM)1 qui s’est donné pour but la description et l’étude d’archives family members au fonctionnement de la Bibliothèque nationale de 1940 à 1946. Les objectifs visaient notamment à comprendre comment la réorganisation administrative de la Bibliothèque nationale pendant l’Occupation a contribué à la constitution de collections spécifiques et à la mise en oeuvre à la Bibliothèque de la Révolution nationale.
Parallèlement, la Bibliothèque a engagé depuis plusieurs années un programme massif de numérisation des registres d’entrée de ses collections afin de pouvoir en étudier les provenances et les processus mis en oeuvre.
Dans ce contexte, la Bibliothèque nationale de France organise une journée d’étude consacrée aux collections entrées entre 1940 et 1946.
Cette journée vise à construire un dialogue entre les travaux et recherches entrepris par la Bibliothèque nationale de France sur son histoire et ses collections durant cette période et des expériences ou des projets scientifiques menées sur d’autres bibliothèques (en France ou à l’étranger).

Dans ce cadre plusieurs thématiques sont susceptibles d’être abordées :

Axe 1 : Les entrées dans les collections : nature, provenance et protagonistes

Les différentes entrées sous l’Occupation posent la question de leur nature et de leur provenance dans une période où la Bibliothèque est un rouage necessary de la politique nationale du régime de Vichy.
Les bouleversements consécutifs à la guerre ont des répercussions sur les livres, manuscrits et archives des personnes privées et morales persécutées, dissoutes ou proscrites par le régime de Vichy et les Nazis.

Est-il attainable de quantifier les entrées en fonction de leur nature ? Les modes d’accroissement sont en effet pluriels : dépôt légal (réformés par les lois des 17 septembre 1941 et 21 juin 1943), échanges internationaux, dépôts (procédure d’« asile » notamment), spoliations2, dons et achats avec les incertitudes de provenance que peuvent soulever ces deux derniers modes d’entrées dans une telle période. Dans quelle mesure le contexte et ses impératifs politiques ont-ils pu favoriser certains modes d’entrées ?

Quelles sont les motivations portées par les acteurs en cost de l’accroissement des collections, professionnels des bibliothèques ou personnel d’event nommé dans ce contexte ? S’agit-il de protéger un patrimoine menacé, de valoriser une idéologie en particulier, de viser à l’enrichissement de la collection en profitant des circonstances ? Les motivations diffèrent en fonction des acteurs mais sont aussi susceptibles d’évoluer et de se superposer en fonction des parcours des uns et des autres.
Après l’Occupation, comment les victimes de spoliation peuvent-elles faire entendre leur voix ? Y parviennent-elles ? À quelles difficultés font-elles face ?

Axe 2 : Valorisation et utilisation des entrées

Lorsque des livres, des manuscrits ou des objets entrent à la Bibliothèque, ils sont signalés, décrits, catalogués. Ils peuvent être reconditionnés ou restaurés. Ils peuvent enfin faire l’objet de travaux de valorisation à travers des publications ou des expositions. Y a-t-il des pratiques d’appropriation ou de mise à disposition propres à cette période pour des raisons matérielles ou idéologiques ?

Axe three : « L’étude des provenances des collections »

Un des enjeux actuels des bibliothèques concerne l’étude des provenances de leurs collections. Ce travail est d’autant plus complexe qu’en dehors de collections spécialisées ou des pièces uniques, elles conservent des collections souvent composées d’exemplaires multiples (imprimés) et dont les entrées peuvent s’effectuer de façon variée et souvent en masse, notamment pour les bibliothèques attributaires du dépôt légal.

Remark les registres d’entrée peuvent-ils constituer un outil pour l’étude des collections et de leurs évolutions ? Peut-on définir une méthodologie de travail à travers l’étude de cas particuliers ? Peut-on définir des corpus supra-« institutionnels » susceptibles d’être étudiés en réseau, par exemple en fonction de critères spécifiques ? Quelles difficultés ces recherches soulèvent-elles ?

Modalités de soumission

Cette journée d’étude aura lieu en présentiel à la Bibliothèque nationale de France le 25 mai 2023 dans le petit auditorium sur le website François-Mitterrand (Paris) avec des moyens methods qui permettront une diffusion en distanciel.
Les propositions de communication prendront la forme d’un résumé de 400 mots maximum et seront accompagnées d’une discover bio-bibliographique.

Elles sont à envoyer aux adresses des organisatrices de la journée d’étude : Anne Leblay-Kinoshita et Anaelle Lahaeye à anne.leblay-kinoshita@bnf.fr et anaelle.lahaeye@bnf.fr avant le 15 janvier 2023.
Le comité scientifique informera les members en février 2023.

Comité scientifique

  • Anne Leblay-Kinoshita, cheffe de la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives (Bibliothèque nationale de France, BnF)
  • Éve Netchine, directrice du département des Cartes et plans, Bibliothèque nationale de France (BnF)
  • Anaelle Lahaeye, assistante de recherche à la mission pour la gestion de la manufacturing documentaire et des archives, Bibliothèque nationale de France (BnF)
  • Yann Potin, maître de conférences associé à l’université Paris Nord (Histoire du droit) et chargé d’études documentaires au pôle Tradition, département Éducation, tradition, Affaires sociales des Archives nationales de France
  • Juliette Robain, responsable des imprimés anciens et estampes anciennes, département de la bibliothèque et de la documentation, Institut nationwide d’histoire de l’art (INHA)
  • Juliette Trey, directrice adjointe du département des études et de la recherche (INHA)
  • Isabelle Rouge-Ducos, Conservateur en chef, chercheuse à la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 (ministère de la Tradition, France)
  • Sébastien Chauffour, conservateur en chef, responsable des fonds de la récupération artistiques et des archives de l’occupation française en Allemagne et en Autriche entre 1945 et 1955 (ministère de l’Europe et des affaires étrangères, France)
  1. Voir le carnet de recherche : La Bibliothèque nationale sous l’Occupation, url : <https://arcbn2gm.hypotheses.org/>.
  2. Dans le cadre des « missions exceptionnelles » attribuées à la Bibliothèque nationale par le décret du 17 septembre 1940 sur les sociétés secrètes, ainsi que par le rattachement suite à la loi du 7 mars 1942 du Centre d’histoire contemporaine (attributaire des bibliothèques et archives des français déchus et associations dissoutes).

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